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8 avril 2009 3 08 /04 /avril /2009 11:06

Le 19 mars dernier, suite à une manifestation interprofessionnelle rassemblant des centaines de milliers de personnes dans tous les coins de la France, la police s'est livrée à une répression violente et totalement disproportionnée. Voici mon témoignage :

 

 Pour info, je fais partie des 300 manifestants arrêtés ce jour là, puis des 49 poursuivis ensuite. Je remercie dailleurs toutes les personnes, auteurs darticles, militants, qui nous ont soutenus, et qui nous soutiennent encore.

La fin du cortège arrive entre 18h30 et 19h à Nation, le ton est festif, pas de problème jusqu
à maintenant, les gens ne sont pas encore prêts à partir, et ça tombe bien, ils ont officiellement le droit de rester jusquà 21h. Il y a de la musique aux quatre coins de la place, des djembés par ci, un concert de hip-hop sur la pelouse, des drapeaux qui flottent sur la statue centrale.

Mais très vite l
ambiance devient malsaine, quelque chose ne tourne pas rond, des dizaines, des centaines de CRS affluent et bloquent toutes les artères de Nation, interdisant le passage. Des escouades prennent pied dans le métro, juste en bas des escaliers et dans les couloirs, et de là elles tirent des grenades, empêchant également laccès aux personnes désirant sen aller. Des manifestants qui ont tenté de passer par une petite rue à côté refluent en courant vers le centre de la place, à leur trousse des lignes de CRS. Il y a du gaz dans l
air, dans tous les sens du terme, les flics se rapprochent progressivement, encerclent Nation petit à petit, les yeux piquent, la respiration se fait plus difficile : ça pue le lacrymo.

Quelques feux de poubelle se déclenchent ici et là, pas de quoi fouetter un chat. Des individus encagoulés, barre de fer à la main, jettent des projectiles en direction des hommes en bleu puis, quelques minutes après, surprise ! ils se ruent sur un manifestant et le rouent de coups, avant de le traîner vers leurs collègues rangés en ligne quelques mètres plus loin. Tactique perverse des flics en civil, vieille comme le monde mais qui surprend toujours…

Nation se révèle être une souricière de premier choix, tandis que les policiers font le ménage dans la place, beaucoup de personnes se réfugient sur le terre-plein et autour de la statue (qui représente le «Triomphe de la République», tout un symbole !), espérant échapper aux arrestations arbitraires. Mais bientôt ces derniers se retrouvent complètement encerclés, comprimés les uns contre les autres, sans aucune issue, abasourdis par la manœuvre policière à laquelle ils assistent. Parmi les encerclés, trois hommes dégainent soudainement des matraques télescopiques et s
attaquent à un jeune homme qui na pourtant rien fait, le frappent, et lentraînent vers les lignes de CRS. Encore une intervention musclée des flics en civil, qui déclenche la colère générale. Certains «gardiens de la paix» tiennent en respect la foule à laide de flash-balls. Après plus dune heure dencerlement, les condés décident enfin de libérer les captifs, brisant à coups de matraque la chaîne humaine qui sétait formée autour de la statue, insultant et contrôlant lidentité de chaque personne présente, un par un. Ceux qui n
ont pas de papiers passent directement par la case commissariat.

À 21h30, on pensait la manifestation totalement dispersées, quelques groupes ci et là, encore sonnés par la violence de cette intervention, stationnent sur la place. Mais apparemment, les forces de l
ordre nen ont pas fini puisque les CRS bloquent toujours laccès au métro, gazant et frappant à tout va. La soirée se finira par une nouvelle flopée darrestations. À noter que les journalistes, pourtant présents en nombre, nont relayé qu
une pâle copie du communiqué de la préfecture de police.

Bilan de ce début de soirée : 300 arrestations, 50, ah ! non pardon 49 (ce chiffre fait plus crédible) personnes seront par la suite poursuivies en justice, interdites de manifestations au moins jusqu
à leur jugement, et peut-être privées de leur droit de vote, ainsi que plusieurs manifestants littéralement passés à tabac. Certains sont passés en comparutions immédiates et sont toujours incarcérés. Un coup de filet qui avait pour but de faire des exemples. Le pouvoir craint la contestation qui enfle, cest pour cela quil durcit sa répression : pour museler cette révolte qui gronde. Alors que Julien Coupat est toujours en prison malgré le manque flagrant de preuve, que des jeunes sont piégés, intimidés, incarcérés par la police, il est à craindre que cette emprise du pouvoir se reserre encore.


D'autres témoignages, des infos sur le collectif de soutien aux 49 inculpés : http://Parolesdu19mars.over-blog.com

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23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 12:16
 

 

 

     Le projet de loi Bachelot

Nuit gravement

à la santé

 

 

 

 

Vers l’hôpital-entreprise

 

Depuis le 10 février, le projet de loi de la ministre de la santé,  Roselyne Bachelot, intitulé «hôpital, patients, santé, territoire » est en discussion à l’Assemblée Nationale. Ce projet s’inscrit dans la continuité du plan Juppé (1995), de la loi Douste-Blazy (2004) et du plan hôpital 2007, qui ont constitué des étapes vers l’hôpital-entreprise. Leur objectif commun était de maintenir dans le secteur public les pathologies coûteuses et de transférer sur le secteur privé les activités rentables. Ainsi, il y a 10 ans,  70 % des actes chirurgicaux étaient pratiqués dans le public. Aujourd’hui, moins de 40 % de ces actes y sont réalisés.

 

La loi Bachelot va plus loin dans la marchandisation de la santé

 

Avec ce projet, il n’y aurait plus, à terme, qu’un seul hôpital par territoire, les médecins seraient rémunérés au rendement, les malades baladés entre les hôpitaux et les cliniques, selon qu’ils sont «rentables » ou «coûteux ». Cette course à la rentabilité va à l’encontre du système de santé français fondé, avant tout, sur un principe de solidarité et d’égalité, d’accès aux soins pour tous.

 

Dans quelle situation se trouve l’hôpital Ambroise Paré ?

 

L’hôpital compte 450 lits, mais seuls 365 lits sont ouverts par manque de personnel. En effet, l’effectif (555 médecins, 1 479 infirmières et infirmiers, aides soignant(e)s, et administratifs) ne correspond pas à l’activité. Il manque 150 personnes selon les organisations syndicales et la direction de l’hôpital.  Les soignants restants, afin de boucher les trous, changent sans arrêt leurs horaires et leurs rythmes de travail, de jour comme de nuit, selon les demandes de la hiérarchie. Ils sont amenés à faire beaucoup d’heures supplémentaires, à travailler dans des services qu’ils ne connaissent pas, avec les conséquences que cela peut avoir sur la qualité et la sécurité des soins pour les malades. De plus, le personnel va être amené à renforcer les équipes de Garches et Sainte Perrine (16ème arrondissement) qui font partie du même groupe, et vice-versa.

 

Malgré le manque cruel d’effectif, 45 suppressions de postes sont encore prévues en 2009 pour résorber le déficit qui s’élève à 1 400 000 euros. Il semble que cela ne soit pas encore suffisant car la direction prévoit une réduction supplémentaire de l’offre de soins avec la fermeture de lits de réanimation alors que ceux-ci manquent cruellement en Ile de France. Sur l’ensemble de la France, ce déficit théorique dû pour l’essentiel au sous financement de l’hôpital est de 800 millions d’euros.

Comment en est-on arrivé là ?

 

 

C’est la principale conséquence de la tarification à l’activité (dite T2A) qui a pour principe de financer l’hôpital en fonction des actes médicaux qui y sont réalisés. L’état fixe chaque année une enveloppe inextensible pour chaque hôpital (EPRD : Etat de Prévision  de Recettes et de Dépenses).

 

En première analyse il n’y aurait là rien d’anormal si la codification des actes prenait réellement en compte l’activité de l’hôpital public dans son ensemble.

 

Or, c’est loin d’être le cas : ni les admissions en urgence  (qui coûtent 60 % de plus que les admissions programmées), ni les admissions de patients précaires (qui coûtent 30 % de plus que les admissions de patients non précaires), ni la formation professionnelle continue, ni la permanence des soins nécessitant d’avoir à tout moment des lits libres, en particulier en pédiatrie et en réanimation, ne sont prises à ce jour en compte par la tarification à l’activité.

 

Beaucoup d’actes coûtent plus à l’hôpital que le tarif défini par la Sécurité sociale

 

Exemples :

 

q       Une fibroscopie bronchique vaut 98 euros pour la Sécurité sociale, dans la réalité l’ensemble de l’examen coûte 250 euros à l’hôpital. Conséquence : pour chaque examen de ce type, l’hôpital est en déficit.

q       Une personne se casse le col du fémur. Si elle est jeune et en bonne santé son séjour va correspondre au temps d’hospitalisation fixé par la Haute Autorité de Santé pour cette pathologie.

Pour une personne âgée (la plupart des cas), qui risque de développer des complications (alitement plus long, infections urinaires …), cela devient moins rentable car elle va dépasser la durée moyenne de séjour.

 

C’est bien la démonstration que le prétendu déficit a bien été programmé par cette sous-estimation délibérée des coûts

 

Suivant cette logique, le retour à l’équilibre des hôpitaux nécessiterait la suppression de 20 000 emplois. L’utilisation du personnel comme variable d’ajustement pour arriver à l’équilibre financier est inacceptable.

 

Les communistes demandent le retrait du projet Bachelot

 

Un autre projet de santé est possible et urgent : notre système de santé a besoin de se transformer pour répondre aux défis nouveaux pour aller vers plus d’égalité et d’universalité vers plus d’efficacité sociale.

 

L’accès aux soins, droit inscrit dans la Constitution,

doit être exclu de tout échange marchand

Son accès doit être gratuit. Le coût doit être socialisé

 

C’est le sens de la Sécurité sociale solidaire

 

 

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21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 12:15

 Miguel Espinoza, maitre de conférence en philosophie des sciences à l'université de Strasbourg, nous livre un comparatif très détaillé entre le système universitaire américain  et français.

 

"Chers Camarades,

Dans le cadre de notre grève universitaire mes collègues de l’Université de Strasbourg m’ont demandé de faire une conférence sur l’éducation universitaire américaine. Ayant vécu longtemps aux EU d’abord comme étudiant puis comme enseignant universitaire, j’ai accepté volontiers. Aujourd’hui j’aimerais partager avec vous mon témoignage et quelques opinions générales qui sont, toutes, aisément confrontables à la réalité.

L’éducation universitaire aux EU est très largement autonome et privée. C’est pourquoi d’un Etat à un autre, d’une université à une autre, et même d’un département à un autre d’une même université les situations sont très différentes de tous les points de vue : qualité, taille, richesse, prix des droits d’inscription, valeur des diplômes, salaire des enseignants, etc. Le système est donc très inégalitaire, et cette inégalité est considérée essentielle, affichée et valorisée. Voici quelques exemples. Inégalité de classement : Harvard est première selon le classement de Shanghai, tandis que le classement de l’Université de l’Etat de Missouri est introuvable. Inégalité de ressources financières : Harvard possède un capital de 24 milliards d’euros pour une population de 19 mille étudiants (il y a actuellement 10800 donateurs importants différents et chaque donateur établit exactement la manière dont il souhaite que l’argent soit dépensé) ; l’Université de l’Etat de Missouri, 42 millions d’euros pour une population de 22 mille étudiants. Inégalité des droits d’inscription dans un même Etat, le Missouri : Washington University, 36 mille euros par an ; Université de l’Etat de Missouri, 6 mille euros. Inégalité du rapport entre le nombre d’enseignants et le nombre d’étudiants : Washington University, 3 mille enseignants, 12 mille étudiants ; Université de l’Etat de Missouri, mille enseignants, 22 mille étudiants. Inégalité des salaires : Washington University, 117 mille euros par an (brut), Université de l’Etat de Missouri, 62 mille euros par an.

Une fois qu’un étudiant est admis dans une très bonne université et qu’il est capable de payer les droits d’inscription, il habite un petit paradis. Il vit dans un campus d’où on a enlevé toute trace d’obstacle aux études : il n’y trouve que d’autres étudiants intelligents, de très bons enseignants, d’excellentes bibliothèques d’accès très facile, d’excellents laboratoires. Avec de tels diplômes, toutes les portes sont ouvertes et l’on reçoit les offres d’emploi les plus variées avant d’avoir terminé les études. Si on ne voit que cela, on comprend qu’on soit ébloui.

D’après le classement de Shanghai de 2008, dix-huit des vingt premières universités du monde sont états-uniennes, tandis que les grandes écoles et les universités françaises sont mal placées. Cette situation a traumatisé le gouvernement français qui aimerait tout faire pour y remédier en copiant le modèle américain. Les principaux critères de ce classement sont le nombre d’enseignants de l’université évaluée ayant reçu un Prix Nobel ou une Médaille Fields et le nombre d’articles et de citations publiés dans des revues telles que Nature ou Science. Il saute aux yeux que ces critères favorisent les universités scientifiques anglophones grandes et très riches. Il y a une façon canonique de faire la recherche et de la présenter, reflétée par la composition des comités scientifiques des revues distinguées. Et qui sont ces éminents enseignants et ces brillants jeunes chercheurs qui font la gloire des universités états-uniennes ?  Un grand nombre d’entre eux vient de l’étranger : les EU attirent les meilleurs « cerveaux » du monde, dans certains cas, il est vrai, par leur démocratie, par l’agilité et la flexibilité du système, mais dans la plupart des cas par l’argent et par la qualité matérielle des infrastructures. Les universités d’élite sont peu nombreuses par rapport au nombre total d’universités (5758) et les droits d’inscription y sont extrêmement élevés, tandis que la qualité de la majorité des autres est inférieure à celle de la France.    

L’idéologie de la société états-unienne conduit les universités à consacrer une très grande partie de leurs efforts à la recherche, au développement et à l’innovation, ce qui aboutit à l’obtention de brevets commercialisables en vue d’améliorer la production industrielle, facteur d’enrichissement pour quelques-uns. Ces recherches de pointe sont largement financées par les entreprises privées : les voies suivies sont les voies financées (environ un cinquième de la recherche globale est financé par la NSF, la Fondation Nationale pour la Science). Ces financements sont ponctuels et ont une durée de trois ou quatre ans pendant lesquels un directeur de recherche, ayant gagné un projet peut, à son tour, financer des doctorants et des post-doctorants. Les jeunes chercheurs trouvent ainsi un chemin bien tracé. Le directeur accepte les exigences imposées par l’entreprise et notamment celle de l’exclusivité et du secret des résultats. Tout ceci concerne notamment les sciences appliquées et  la technologie, mais il y a aussi, bien entendu, une recherche fondamentale financée de la même façon car on sait qu’après dix ou vingt ans elle aura, presque à coup sûr, des applications exploitables industriellement et commercialement. La recherche dans les humanités est beaucoup moins coûteuse et se finance, pour ainsi dire, comme elle le peut.  

Les postes d’enseignants-chercheurs stables, à vie, dans une seule institution, n’existent presque pas : entre 70 et 80 % des postes sont précaires à durée déterminée et souvent à temps partiel. L’augmentation de postes précaires a évolué parallèlement à la baisse de la qualité globale des études, raison pour laquelle il est probable qu’il y ait une relation de cause à effet, et, de plus, on constate un accroissement de l’abandon des études après la première année. Beaucoup d’enseignants sont obligés d’assurer des cours à plusieurs endroits, ils sont sous-payés et n’ont pas le temps de bien se préparer pour prétendre obtenir un jour un poste définitif.  Des professeurs compétents et chevronnés sont nommés dans une université pour un, deux, trois ou quatre ans et doivent, tel Sisyphe, recommencer périodiquement à candidater et à déménager, avec tous les inconvénients intellectuels et familiaux que cela implique. Il n’y a rien de semblable au Conseil National des Universités (CNU) : chaque département embauche qui il veut par une commission ad hoc. Le salaire de chaque enseignant est négocié au moment de signer le contrat, il y a donc de grandes différences de rémunération entre collègues. A en croire les conditions requises, on recherche des surhommes : capacité de négociateur, excellence en tant que chercheur, excellence en tant qu’enseignant, popularité parmi les étudiants, disponibilité envers les étudiants, capacité et disponibilité pour les tâches administratives. En effet, parmi les principaux critères d’embauche il y a la capacité, qui doit être prouvée, à gagner des concours de recherche externes à l’université et à faire des démarches auprès des organismes les plus divers pour obtenir des subventions (ce qui existe aussi en France mais à un moindre degré). Il est souhaitable que l’enseignant, d’une façon ou d’une autre, apporte de l’argent à l’université. Ainsi celui qui, par sa notoriété, attire des étudiants est mieux rémunéré que ses pairs. (Dans certains pays qui de longue date ont adopté le système états-unien on tend à considérer les philosophes comme des parasites puisqu’ils coûtent de l’argent au lieu d’en rapporter). L’enseignant est embauché essentiellement pour enseigner ― c’est pourquoi il assure un nombre d’heures d’enseignement plus élevé qu’en France ― et le temps libre est un temps de permanence pour recevoir les étudiants. Ceux-ci ― source précieuse de revenus pour l’université ― évaluent les enseignants, et cette évaluation est l’un des paramètres qui décide du renouvellement ou non du contrat. Si un enseignant veut faire de la recherche, il doit postuler à des congés sabbatiques, difficiles à obtenir puisqu’il est en concurrence avec ses collègues.  

 

Le problème principal auquel nous sommes confrontés dans cette comparaison relève de la philosophie de l’éducation universitaire : quel est son sens, son objectif ; à qui s’adresse-t-elle. Je ne m’attarde pas beaucoup sur le modèle français car vous le connaissez mieux que moi. En arrivant en France j’ai trouvé autre chose : ce statut noble d’enseignant-chercheur qui nous garantit la paix pour faire de la recherche, pour écrire et pour assurer nos cours. Le CNU et les commissions de spécialistes assurent entre les universités, où qu’elles se trouvent, une qualité beaucoup moins hétérogène de ce qu’elle serait autrement. Les arts et les humanités sont cultivées ; l’absence de sens esthétique, dont souffrent tant les pays modernes, est moins visible ici qu’ailleurs. J’ai trouvé en France une université guidée par un idéal d’égalité. Les droits d’inscription ne sont pas élevés compte tenu, entre autres, des avantages acquis avec la carte étudiante. A côté de l’égalité recherchée par l’université française, l’université états-unienne est inégalitaire.

L’effort français n’est pas centré sur l’innovation industrielle car peu est fait pour améliorer la recherche en ce sens : les moyens financiers sont sans commune mesure avec ceux des universités d’élite états-uniennes, et les classes préparatoires et les grandes écoles d’ingénieurs, vers lesquelles sont dirigés les meilleurs étudiants du lycée, font, elles aussi, peu de recherche. Il y a deux objectifs difficilement conciliables et il faut choisir : éducation globale de bonne qualité adressée à une population nombreuse non sélectionnée, ou bien recherche de pointe dans le domaine de l’innovation industrielle. Admettons par hypothèse que le gouvernement veuille vraiment s’approcher du classement états-unien : est-il alors disposé à acheter les meilleurs professeurs et les meilleurs étudiants et jeunes chercheurs étrangers ? On peut en douter étant donné qu’il est difficile pour un étudiant étranger ou pour un enseignant étranger d’obtenir un visa et de s’installer en France. Et si le gouvernement veut former à la recherche scientifique sur place ses propres étudiants, convenablement, est-il alors disposé à leur accorder des bourses généreuses ? Plus de 30 % des français sont obligés de travailler en même temps qu’ils font leurs études et n’ont pas d’argent pour s’acheter des livres.

La société française et celle des EU sont organisées différemment. Cette dernière, étant basée sur le privé, on y considère tout à fait normal que les entreprises et les anciens étudiants contribuent généreusement au financement des universités, et que les entreprises, plus généralement, organisent et financent des activités culturelles, artistiques et sportives. Il est impossible d’adopter partiellement un bout de cette société sans tenir compte de son environnement global (pour écrire Don Quichotte il faut être Cervantes). Pourquoi donc vouloir adopter un modèle dont l’idéologie sous-jacente n’est pas celle de la France ? Pourquoi se plier devant le classement de Shanghai sans examiner au préalable les présuppositions épistémologiques et philosophiques exprimées par ses critères ? Et si les nouvelles mesures étaient appliquées, donneraient-elles les résultats escomptés, ces résultats sont-ils compatibles avec les stratégies préconisées ? Très probablement non ― le contraire serait un hasard-coïncidence ― car ces mesures n’émanent pas d’une connaissance approfondie de la situation exacte de la recherche en France, connaissance qui est la condition sine qua non de toute amélioration dans n’importe quel domaine. Le gouvernement s’auto définit pragmatique. C’est juste, car être pragmatique signifie se féliciter d’agir sans rien comprendre, mais ce n’est que la moitié de la vérité car toutes ces mesures qui nous occupent aujourd’hui sont, évidemment, idéologiques, d’une idéologie que certains d’entre nous rejetons avec force."


Miguel Espinoza                                                                                                                                           

                                                   

                                                       http://miguel.espinoza.pagesperso-orange.fr

                                                                   miguel.espinoza@orange.fr

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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 23:29

Jeudi dernier, à l'appel des sections PS et PCF de Boulogne-Billancourt, nous étions nombreux à écouter les deux interventions de Nicolas Jounin et Maryse Tripier (voir "invitation au débat sur l'immigration") et ensuite à débattre sur le sujet. En ressortent une grande inquiétude pour les conditions de vie des sans-papiers, qui se dégradent de jour en jour, ainsi que sur la liberté même de déplacement de l'être humain. Voici l'intervention de Maryse Tripier :

(ce texte n’est pas un article de revue, il ne peut être cité, en tant que tel , et il a été écrit pour une intervention orale courte, d’où son style lapidaire, il  ne traite pas de tout le sujet évidemment)

 

"Le but de mon intervention sera d’essayer de comprendre les continuités et les ruptures en matière d’immigration, et de discrimination en France.

 

D’abord un constat chiffré en 2006 par la politologue Catherine de Wenden

 Ces dernières décennies, les migrations ont pris une nouvelle ampleur. Entre 175 et 200 millions de personnes dans le monde vivent en situation de «déplacés » (migration familiale, migration du travail et asile). C’est certes peu par rapport à la population mondiale (moins de 3% d’après la Division de la population des Nations unies), mais c’est un chiffre croissant et suffisant pour donner aux flux migratoires une ampleur globale puisque quasiment toutes les régions du monde sont touchées par ce phénomène, qu’elles soient des zones d’accueil, de départ ou de transit.

Dans ce contexte général, l’Europe est particulièrement concernée : sur environ 400 millions d’habitants, près de 15 millions de ressortissants d’Etats tiers résident dans l’Union, avec une croissance sensible de leur nombre au cours des années 1990. En 2000, l’Europe a ainsi accueilli légalement 1,4 millions d’immigrants.

 En terme de flux on a affaire  à une migration de plus en plus diversifiée. Les nouveaux pays d’immigration, notamment dans le Sud et l’Est de l’Europe, reçoivent aussi bien des migrants de pays voisins que de territoires avec lesquels ils n’entretenaient aucun lien privilégié, dans le cadre d’une mondialisation des flux de population, comme c’est le cas de l’Italie avec les Philippins ou les Ukrainiens.

Au total, les migrations se construisent désormais essentiellement sur une dynamique de réseaux (parents installés à l’étranger, filières de transit et d’entrée, etc.) et dans une logique à la fois économique, culturelle et familiale. Ce qui se traduit par exemple par l’apparition d’une «installation dans la mobilité » pour certains migrants qui multiplient les points d’ancrage entre pays d’accueil et pays d’origine, malgré la fermeture des frontières. »[1]

1/L’autre, l’étranger, les frontières

 

Dans tous les pays du monde, à l’intérieur des nations se répète un phénomène social, la construction d’une frontière entre ce que l’on considère comme soi, et ceux que l’on considère comme autres et pouvant subir un traitement différent et inégalitaire.

-Aux USA, pays qui s’est constitué à partir d’immigrants européens, ce ne sont pas ces populations qui ont été considérées comme autres et inférieures, ce sont les indiens « natifs » et les populations noires issues de l’esclavage. E.Todd écrit ainsi « c’est la présence de deux groupes parias les indiens et les noirs qui a permis de fixer hors du peuple blanc l’idée d’inégalité et de définir une égalité interne au groupe »[2] et a ainsi permis d’oublier les vives tensions qu’il a connu.

 

-En Europe, selon la politologue Catherine de Wenden

« La mobilité, qui concerne à la fois les élites mondialisées et les minorités de la diaspora ou de l’immigration clandestine, est chargée de façon négative ».

En France, l’idée de nation et les principes républicains « universels » ont, a priori, défendu l’égalité des citoyens, quelle que soit leur race ou leur religion. Et alors que la France est un grand pays d’immigration depuis au moins deux siècles, elle refuse de se voir comme telle.

Derrière un discours  abstrait, des frontières internes et externes se sont bâties.

Frontière externe d’abord. En France, la plupart des droits sociaux, civiques, politiques(ce qui constitue la citoyenneté) sont liées à la nationalité française. Contrairement à d’autres pays, les droits des étrangers sont très faibles. L’entrée sur le territoire, l’installation, l’accès à la nationalité française ne relèvent d’aucun droit reconnu et varient selon les politiques gouvernementales.  

Il existe donc de fait une préférence nationale ou pour le national et cette idée s’est inscrite dans les mentalités. Pour Etienne Balibar, la contre partie de la protection sociale obtenue par les citoyens a été l’exclusion de l’étranger de ces droits.[3] A contrario en Argentine et en Uruguay, par exemple, en raison de traditions historiques différentes, pays d’immigration eux aussi, les étrangers ont le droit de vote à presque toutes les élections.  

Une frontière interne s’est rajoutée à celle qui sépare le national et l’étranger juridiquement, c’est celle qui consiste à refuser de plus en plus, à l’enfant d’étranger sa pleine place dans la société française. On voit bien ici que la période coloniale a laissé des traces, en considérant les ressortissants des anciennes colonies et leurs enfants comme des populations que l’on peut légitimement, sinon légalement, discriminer dans l’emploi, le logement, etc.

 S’agissant des flux migratoires, les Etats européens cherchent aujourd’hui à externaliser leurs frontières et à faire jouer un rôle de contrôle de l’émigration à des pays limitrophes ou à d’autres comme le Maroc.  Ils voudraient  aussi que les pays d’origine contrôlent eux même leurs sorties  et veulent monnayer l’aide au développement à la possibilité d’expulser et à un auto-contrôle des sorties et du transit ?

 

Les Etats européens  renforcent également leurs frontières internes  en précarisant la situation des étrangers installés, qui sont le plus souvent situés dans les couches populaires et en freinant la mobilité et l’intégration de leurs enfants. (Cf plus bas)

 

Utilitarisme et rapports de force

 

C’est d’abord le mouvement ouvrier et en particulier les syndicats, qui ont refusé l’amalgame entre citoyenneté (accès aux droits) et nationalité. Pour eux, c’est le travail effectué sur le territoire et non les papiers français ou réguliers qui fondent les droits sociaux, syndicaux civiques (allocations familiales, sécu, retraites, élections diverses..) d’où la bataille constante pour l’égalité de droits et de traitement (il en fut de même pour les femmes)  qui a eu des acquits dans les années 70. Cette position a été affirmée historiquement, et jusque dans la

dernière grève des sans –papiers. Cette affirmation, que c’est le travail qui fonde les droits, est générale pour tous les salariés, elle fonde le syndicalisme.

 

L’idée de la prééminence du national sur l’étranger se manifeste encore d’une autre façon. L’étranger ne serait accepté que selon son utilité (économique, démographique) qu’il perdrait s’il devenait inutile (chômage,  bon état des retraites..). Cette vision utilitariste domine chez de nombreux politiques, y compris de gauche. La France (parce qu’elle est riche et offre des emplois) aurait le droit de dire, seule,  combien et quels étrangers et dans quelles conditions elle veut les « accueillir », mais aussi les renvoyer. Le gouvernement actuel a  ainsi unilatéralement assujetti le regroupement familial à une intégration préalable (connaissance de la langue et des valeurs de la République), avec une mise en oeuvre ubuesque  et qui s’ingère dans les rapports familiaux (oublions l’épisode révélateur de l’ADN).

 

 Ce n’est d’ailleurs pas propre à la France. Sont en jeu des rapports de force, en particulier dans les rapports Nord-Sud. Car dans le même temps, les ressortissants de l’UE ex étrangers peuvent circuler et travailler librement. L’idée d’une nation européenne « blanche »  et plutôt chrétienne vient assigner le non-européen du Sud à un statut subalterne  Dans le même temps  les ex coloniaux, si proches du point de vue linguistique notamment,  sont devenus les plus étrangers des étrangers, ce qui pose aussi la question de la dette du colonialisme.

Certains migrants ont-ils tort de rappeler que l’apport de leurs parents et grands parents à la France (guerres, reconstruction)  ne peut se traduire par une fermeture des portes à leurs descendants et l’assignation à résidence pour favoriser les délocalisations ? Ils dénoncent là une forme de néo colonialisme.

Dans cette perspective, les étrangers sont des objets, une force de travail, et non des personnes et encore moins des acteurs de leur propre destin. Ils sont traités ainsi à titre individuel, mais aussi à titre collectif, comme on le voit à propos des accords dits de co-développement.

 L’émergence d’une population structurelle de sans-papiers (je préfère ce terme à clandestins ou illégaux) est une réponse féroce  aux progrès acquis dans les luttes pour l’égalité des droits,  (bourses, droit de vote aux élections professionnelles..) car elle prive ces hommes, femmes et enfants de toute existence sociale et de tout droit, sauf la scolarisation des enfants. La philosophe Hannah Arendt,  a utilisé le terme d’humanité superflue pour désigner ceux qui n’ayant aucun lieu où avoir des droits n’existent pas comme humains.  Comme le montre Nicolas Jounin, il s’agit d’une aggravation sans précédent de la concurrence entre travailleurs et d’une des formes de la casse  générale du droit du travail.

 

A côté de  la bataille pour l’égalité des droits sociaux menés par les syndicats, d’autres forces progressistes se sont engagés dans des mouvements au nom de principes complémentaires.

Les partis de gauche, dans le principe, sinon dans les faits, en se prononçant pour le droit de vote des étrangers aux élections municipales appuient un élargissement de la citoyenneté. [4] (C’était une des 101 propositions de F. Mitterand) Mais tiennent-ils vraiment ce terrain ?

Le courant le plus large prône  la prééminence des Droits de l’Homme sur les politiques mises en œuvre par les Etats.  Les droits de l’homme sont de plus en plus  invoqués face aux dérives d’une gestion policière et sécuritaire inhumaine en augmentation certaine depuis quelques années. Droit à vivre en famille par exemple. (action de RESF) Droit d’asile qui est aujourd’hui perverti par la politique du chiffre, droit à ne pas être discriminé et criminalisé. (situation des centres de rétention, par exemple, multiplication des contrôles au faciès). Refus de l’arbitraire.

 

Nous sommes aujourd’hui face à des conflits de droit. L’ONU a imposé le droit de sortir de son pays (à l’époque face au bloc soviétique), elle reconnaît les droits de l’Homme, mais il n’y aucun devoir d’accueil (sauf l’asile réduit au minimum).Les Etats restent souverains dans la maîtrise de leurs frontières et de leur accès à la citoyenneté et à  la nationalité. La mise en cause des abus au nom des droits de l’homme est donc utile, mais peut-être pas suffisante. Peut-on aller vers un droit international des migrants?  Une charte ?

 

Ce qu’ont montré les travaux de sciences sociales, c’est que les politiques basées sur la conception de l’immigration comme nuisance et la conception unilatérale de la maîtrise des flux, ne sont pas efficaces de leur propre point de vue : l’immigration  zéro et même « choisie » ne résiste pas à la volonté de mobilité des hommes et des femmes et ne fait que nourrir le populisme et le racisme. La fermeture des frontières et l’excès de contrôle sécuritaire sédentarise les populations au lieu qu’elles circulent, dans de bonnes conditions.(études, voyages, visites familiales, un va et vient utile)

Alors que le libre –échangisme est le dogme des pays capitalistes s’agissant des capitaux et des biens, la fermeture des frontières bat son plein.

Les ultra libéraux s’accommodent fort bien de ces politiques, car comme il y a toujours des immigrants, l’emploi de clandestins est particulièrement rentable. Accueillir de étrangers à égalité de droits  et de traitement les intéresse beaucoup moins. Le MEDEF est d’ailleurs totalement silencieux dans ces affaires.

 

Fausses évidences à déconstruire pour changer d’optique

 

Ce que les sciences sociales ont également dénoncé, ce sont de fausses évidences.

 

-Qu’il pourrait y avoir une immigration de travail (jetable bien que choisie) sans migration de peuplement. En fait cela a existé, dans les Pays du Golfe, avec confiscation des passeports et vie en caserne. Dans une démocratie c’est très difficile, mais des coups de boutoir à la démocratie, existent partout, en particulier chez nous et dans ce domaine.

 

- Lutter contre l’immigration clandestine favorise l’intégration des immigrés dits réguliers (cependant précaires depuis l’abolition de la carte de dix ans). D’une part l’état des quartiers populaires où vivent de nombreuses familles issues de l’immigration ne s’améliore pas, mais les discriminations perdurent de même qu’un climat de suspicion que facilitent les contrôles au faciès. Le sentiment d’injustice est grand dans toute une partie de la jeunesse qui ne se sent pas acceptée comme pleinement française.(sifflets de la Marseillaise ?)

Les mariages mixtes entre étrangers et Français, sont rendus très difficiles, de même que des choses aussi simples que la visite des familles ou la possibilité d’étudier. Pourtant les mariages mixtes entre personnes d’origine « ethnique », culturelle diverses sont plus nombreux que dans les pays anglo-saxons fondés sur le communautarisme, ce qui  reste un des meilleurs indicateurs de l’ouverture de la  population française.

 

-Les immigrants sont tous aux mains des mafias. Si cette assertion semble vraie pour le trafic des femmes en vue de prostitution, l’essentiel est ailleurs. Les nouveaux migrants se définissent eux même comme des aventuriers, qui n’ont pas d’autre choix pour vivre et pas seulement sur le plan matériel, vivre veut dire aussi s’émanciper de situations familiales, ou religieuses,  apprendre un métier, participer du mouvement du monde.

 Les travaux récents montrent que les migrants s’entraident et s’exploitent en même temps les uns les autres dans leur longue galère.

 

-Le développement arrête les mobilités. Il n’en est rien. Les malheureux qui survivent dans les forêts près de Calais ont autant de diplômes que notre jeunesse, mais qui veut vivre aujourd’hui en Afghanistan ou en Irak, alors que ces pays ne peuvent plus permettre de demander l’asile depuis qu’ils sont devenus des « démocraties » ?

 

- Il y aurait d’un côté des demandeurs d’asile pour des raisons de persécutions politiques étatiques et de l’autre des migrants « économiques » qui veulent du travail. Non, toutes ces catégories sont aujourd’hui poreuses. Je prends l’exemple des colombiens, fuient-ils l’insécurité économique, l’insécurité liée à la criminalité (narco trafic), à la répression politique, à l’insécurité climatique ? Tout à la fois certainement.

Et les migrations de femmes liées au bassin d’emploi non délocalisable des services à la personne ? Elles cherchent souvent en même temps, les moyens de subvenir aux besoins de leur famille mais aussi d’accéder à un autre statut.

« Parallèlement à cette augmentation et cette globalisation, les facteurs à l’origine de l’émigration ont évolué et, avec eux, les profils des migrants. Les facteurs de répulsion (fuite de la pauvreté, pression démographique) semblent désormais peser d’un moindre poids que les facteurs d’attraction (accès au marché du travail et à un certain niveau de vie). On observe d’ailleurs une évolution des caractéristiques des populations migrantes, de plus en plus urbanisées, scolarisées et féminisées.

Cette évolution s’appuie sur l’émergence du sentiment d’un «droit à la migration », ou au moins d’un droit de sortie alors même que les pays d’accueil durcissent les conditions d’entrée opposées aux candidats à l’immigration » C De Wenden

 

La crise va réactiver le mécanisme du bouc émissaire

 

 « ils nous prennent notre travail » y compris à l’égard de jeune devenus français en vertu d’une conception finalement « ethnique » de la nation que ce ministère ne fait qu’accréditer dans son titre même. C’est pourquoi il faut être vigilant.

Dans le Monde d’il y a quelques jours on pouvait lire à propos de la Grande Bretagne

« Les grèves sauvages contre l'emploi de main-d'oeuvre étrangère qui se sont répandues, vendredi 30 janvier, sur plus d'une douzaine de sites énergétiques britanniques se sont encore étendues lundi 2 février. Près de 3 000 personnes, souvent employées par des sous-traitants des usines concernées, ont cessé le travail pour protester contre le recours à des travailleurs étrangers en ces temps de récession.

Tout est parti de la raffinerie de Total à Lindsey (Lincolnshire), mercredi, alors que le groupe français venait d'annoncer qu'une société italienne serait chargée d'un projet d'extension du site de 200 millions de livres. Une centaine d'ouvriers italiens et portugais, logés dans des péniches à Grimsby, sont déjà sur place. Quelque 300 autres doivent les rejoindre d'ici à un mois.

 

Conclusion provisoire

 

Personnellement, je me refuse, en tant que citoyenne  à entrer dans les logiques utilitaristes. Utile pour qui ? Utilité définie par qui ? Les employeurs ? Les autres salariés ? Les retraités futurs ? Les pays d’origine ? Les migrants eux-mêmes ?

Cette logique nous enferme et nous met sur le même terrain que les politiques de droite. Elle crée une fausse unité d’intérêts entre classes sociales d’un même pays au détriment des solidarités de classe elles-mêmes, dans le pays et à l’échelle internationale. 

Il faut changer d’optique, de regard car les migrations ne vont pas cesser.

Nous avons des ressources dans nos propres références :

-la solidarité internationale, entre travailleurs et entre peuples considérés comme égaux (et pas forcément entre gouvernements).

-Les fondements de la Révolution française, pour une mise en oeuvre effective des droits et devoirs égaux  des citoyens ( terme large qui ne se réduit pas à Français, comme le disaient les révolutionnaires face aux nobles « émigrés » qui combattaient la nation depuis l’étranger)

-La lutte pour la paix, qui en réduisant les conflits, sécurise les peuples

-La lutte anticolonialiste qui impose aujourd’hui de traiter les nations indépendantes sur un pied d’égalité.

-La lutte antiraciste qui  affirme l’universalité de l’humanité et exige la dignité.

-La lutte pour un nouvel ordre mondial, qui ne verra pas se tarir les migrations, mais les verra enfin sous un autre jour d’échange et de coopération.

-Enfin, le goût de la liberté (qui aimerait connaître une entrave à sa mobilité ?) de l’égalité et de la fraternité qui trônent sur les édifices de la République.

On pourrait ainsi imaginer des « politiques égalitaire d’échanges de populations » fondées sur une autre conception des échanges et impliquant tous les acteurs y compris les immigrés eux-mêmes."



[1] Catherine de Wenden (CERI, Paris): Ethique et relations internationales - Migrations, frontières et européanisation. In: TRANS. Internet-Zeitschrift für Kulturwissenschaften. No. 16/2005.

 

[2] Emmanuel Todd, Après la démocratie Gallimard 2008

[3] Etienne Balibar Très loin, tout près Bayard 2007

[4] Cf débats du Parlement Européen résolution 1840.  Situation de la démocratie en Europe, Mesures visant à améliorer la participation démocratique des migrants.

 


 

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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 23:00

NOUS, LES «OUBLIÉS DE SAINT-PAUL»


Le premier résultat de notre longue lutte est maintenant connu : après des mois particulièrement éprouvants, 26 d'entre nous ont été régularisés. Souvenez-vous : après une longue occupation de l'église Saint-Paul de Nanterre pour faire reconnaître notre existence et notre droit de vivre au grand jour et dans la dignité, nous avions campé dans le froid plusieurs semaines devant les locaux paroissiaux que le Préfet nous avait demandé d'évacuer pour étudier nos dossiers.

Les habitants de Nanterre et du département nous ont apporté tout au long de cette période, sans relâche,  leur aide matérielle et leur soutien. Un parrainage républicain a mobilisé 130 élus et citoyens devant la préfecture, un concert de soutien a été organisé,  une conférence de presse et une marche vers la préfecture, ont rassemblé des personnalités du monde du spectacle et les dirigeants de partis et forces de gauche, des syndicalistes, tout le réseau associatif des soutiens du département.

La mobilisation n'a cessé de grandir et a déjà porté des fruits, mais elle continue.

10 autres d'entre nous ont reçu des Autorisations Provisoires de Séjour de trois mois, ils restent dans l'incertitude totale quant à leur régularisation, et se retrouvent donc dans une situation extrêmement précaire.

Mais 22 ont vu leur dossier refusé, et leur rejet est assorti d'une « Obligation de Quitter le Territoire Français ». Ils présentent donc un recours gracieux au nouveau préfet des Hauts-de-Seine.

Notre solidarité fait notre force, la vôtre également.

Nous voulons rester unis et solidaires pour la régularisation de tous. Notre lutte continue pour que tous obtiennent enfin le droit de travailler et de vivre dans la sécurité et la dignité. Cette lutte s'annonce encore longue et difficile, et la situation matérielle de plusieurs d'entre nous est critique.

 

Aussi vous appelons-nous à poursuivre votre soutien moral et financier et vous convions à nous rejoindre lors du dépôt des recours gracieux de ceux d'entre nous qui n'ont pas été régularisés et vous donnons rendez vous
RENDEZ-VOUS MERCREDI 18 FEVRIER À 12H,
DEVANT LA PRÉFECTURE DES HAUTS-DE-SEINE

Le collectif des oubliés de Saint-Paul

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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 11:58

 Après les transports, l'éducation, la poste, notre cher gouvernement souhaite s'attaquer maintenant au Planning Familial. Pourtant les services offerts sont loin d'être anodins, voir même indispensables pour les libertés fondamentales des femmes en particulier.

  En France, le planning familial informe les jeunes sur la sexualité, la  contraception, l'avortement, offre gratuitement des tests de grossesse et met en ralation avec les services spécialisés pour pratiquer l'IVG.
Le planning familial est indispensable notamment pour les mineurs, qui peuvent y aller discuter, se faire orienter vers l'hôpital en cas d'avortement, tout cela  gratuitement et sans avoir besoin d'être accompagné par un majeur. L'anonymat et le secret sont préservés quoi qu'il arrive.
  Mais le gouvernement Sarkozy-Fillon n'est apparemment pas du même avis, puisqu'il souhaite en réduir le budget pour 2009.

 Voici  un extrait d’une question écrite de Mme Odette Terrade, Sénatrice communiste du Val de Marne, groupe CRC-SPG concernant les conséquences de la diminution des crédits budgétaires 2009 de la mission « solidarité, insertion et égalités des chances », programme 106 « actions en faveur des familles vulnérables » :

« Ces crédits servent au financement des établissements d'information, de consultation ou de conseil conjugal (EICCF).

L'organisation et les modes de financement de ces structures d'information, d'éducation et de prévention à la sexualité ont été mis en place suite à la loi Neuwirth en 1967. Depuis 40 ans, ces missions d'information, d'orientation pour la contraception, la fécondité, la sexualité, confiées aux associations, sont essentiellement assurées par le Mouvement Français pour le Planning Familial au travers de ses 70 associations, avec chaque année 450 000 personnes rencontrées par 1 000 bénévoles et 420 salarié(e)s. La diminution importante de ces crédits en 2009 voire leur suppression en 2010 remet en cause l'existence même de cet accueil, menace la légitimité de ces structures, précarise  les plus fragiles d'entre elles qui fonctionnent à 100% grâce aux aides de l'État et conduit déjà dans l'immédiat à la fermeture d'un tiers de ces accueils. C'est pourquoi, au moment où les relations filles-garçons se tendent et où les campagnes nationales de prévention et d'information ont besoin de relais locaux, en lui rappelant le caractère public de ces missions confiées aux associations,  elle lui demande quelles mesures il entend prendre afin que cette ligne budgétaire soit rétablie voire augmentée pour répondre aux besoins sans cesse grandissants et  réaffirmer  ainsi l'engagement de l'État dans l'animation du droit à la contraception et à l'éducation à la sexualité ».

 30% des antennes locales du planning familial seraient fermées à terme suite à ces baisses de budget. Sans ces centres, qui informera les jeunes sur leur sexualité et les moyens de contraception ?
Qui dirigera les jeunes filles voulant avorter vers les services spécialisés ?
On voit bien là la volonté de notre gouvernement d'étouffer toutes les institutions qui offrent gratuitement des services primordiaux, de retirer à l'Etat tous les devoirs qu'il a envers son peuple. Quand il sagit de donner de l'argent aux banques et aux patrons de l'industrie auto, Sarkozy et Fillon se montrent très généreux, mais quand il sagit de donner aux jeunes les moyens d'informations dont ils ont besoin, ainsi que la possibilité d'être seuls garants de leur corps, le pouvoir se montre plus réticents.

POUR LA DEFENSE DU PLANNING FAMILIAL, DU DROIT A L'INFORMATION ET A  L'AVORTEMENT SIGNEZ LA PETITION ICI :
http://www.planning-familial.org/petition-defense-loi-neuwirth/index.php




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7 février 2009 6 07 /02 /février /2009 13:22

 Tandis que la grève générale se poursuit en Guadeloupe (on apprend aujourd'hui que les négociations avec le patronnat seraient "au bord de la rupture" selon I-Télé), en Martinique, un collectif nommé "Collectif du 5 février", regroupant pour l'instant une douzaine de syndicats et associations, a lancé, comme le LKP en Guadeloupe, un appel à la grève générale à partir du 5 février.

 La mobilisation se poursuit donc maintenant en Guadeloupe et en Martinique, où les grandes surfaces, écoles, collèges, lycées, administrations et entreprises restent fermés.
 On sent bien un malaise en Outre-mer : alors que leurs contestations sont clairement légitimes : des prix bien trop élevés   (un pack d'eau Evian coûte en métropole 3,64E, et  6,49E en Martinique, + 112% sur de nombreux produits de première necessité en Outre-mer), des salaires bien trop bas pour pouvoir suivre ces prix, ainsi qu'une organisation sociale héritée du système colonial, les français d'Outre-Mer se heurtent à un mur d'indifférence et de mépris. Lors de son monologue télévisé de 1h30, ni Sarkosy, ni les journalistes (peut-on encore les appeller "journalistes" ?), n'ont évoqué les départements d'Outre-mer, alors que des tensions raciales viennent se meler à la lutte.
 En effet, un reportage diffusé sur Canal + et qui circule maintenant sur internet, s'interesse aux "békés", les descendants des colons blancs. Le reportage dévoile que ces descendants d'esclavagistes, qui representent 1% de la population, contrôlent 90% de l'industrie agro-alimentaire, la moitié des terres, et 40% des grandes surfaces ...
Vendredi, entre 15 000 et 20 000 personnes ont défilé à Fort-de-France, tandis qu'en Guadeloupe, plusieurs  dizaines de milliers de personnes se sont rassemblés à Basse-Terre samedi.

Decryptage du conflit en Martinique par rue89 : link
Comparatif des prix métropole/Outre-mer : link
 

"Les derniers maitres de la Martinique", le reportage de Canal+ : link 

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4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 10:39

 Depuis quelques semaines, la colère gronde en Guadeloupe. Et les habitants ont des raisons de s'enerver : salaires bas, marges scandaleuses réalisées par les grandes surfaces sur de nombreux produits de consommation, c'est un fait, il est beaucoup plus difficile de vivre en Guadeloupe qu'en métropole.Et quand ses habitants se révoltent contre cette injustice, ils sont purement et simplement ignorés par les médias et les politiques français.

 Depuis le 20 janvier, une grève générale lancée par un collectif réunissant une cinquantaine de syndicats, associations culturelles et partis politiques, Lyannaj Kont Pwofitasyon (en créole : "Unissons nous pour lutter contre tous les abus" ou "contre l'exploitation outrancière" selon les versions) paralyse le département d'outre-mer. Les professeurs, salariés du public et du privé, chômeurs, jeunes, retraités participent à cette lutte. Chaque semaine, des manifestations rassemblent des milliers de personnes, notamment à Pointe-à-Pitre, mais aussi dans d'autres villes de l'île.
 
 
 LKP demande entre autre :
_une hausse de 200 euros net des retraites, des minimas sociaux et des salaires les plus bas
_un gel des loyers pour les citoyens en difficulté
_une baisse des prix des produits de première necessité et des impôts pour les citoyens
_
La priorité à l’embauche et aux postes de responsabilité pour les Guadeloupéens et le refus du racisme à l’embauche 

Le collectif a structuré ses revendications autours de 10 points principaux :

1-Niveau et conditions de vie

2-Education
3-Formation professionelle
4-Emploi
5-Droits syndicaux et libertés syndicales
6-Services publics
7-Production
8-Aménagement du territoire et infrastructures
9-Kilti (Culture)
10-Arété Pwofitasyon (l'arrêt des abus)


En bref, les guadeloupéens exigent des conditions de vie decentes et  d'être considérés comme des citoyens français à part entière. Ils luttent contre les inégalités entre les habitants métropolitains et ceux des DOM-TOM. Et la tâche n'est pas aisée, devant le désintéressement affiché des médias et du monde politique, dont on peut dire qu'il démontre une forme de mépris évidente  envers les habitants d'Outre-Mer.

Le gouvernement réagit 10 jours après le début de la grève générale, Yves Jégo, secrétaire d'état à l'Outre-mer prend ses quartiers d'hivers en guadeloupe. (Etrangement le gouvernement a réagit  beaucoup plus rapidement à la grève interprofessionelle du 29 janvier ...)

Et fait inquietant : la France dépèche toujours plus de forces de repression vers l'île depuis la metropole. Pour rappel les 26, 27, 28 et 29 mai 1967, 5 ans après l'indépendance de l'Algérie, les gendarmes mobiles ouvraient le feu sur des manifestants à Pointe-à-Pitre, faisant en 3 jours plus de 80 morts, des dizaines de blessés et d'incarcérations.


Nous, communistes français, dénonçons le conditions de vie, héritières d'un système impérialiste et colonialiste, que subissent les habitants d'Outre-mer, et nous apportons notre soutien indefectible à la lutte menée en ce moment même par les guadeloupéens et le collectif LKP.

(merçi à Antho pour la traduction créole !)

Déclaration du PCF : http://www.pcf.fr/spip.php?article3433&var_recherche=guadeloupe

 

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2 février 2009 1 02 /02 /février /2009 13:38

Un article parlant de la  fusion ANPE-ASSEDIC, écrit par notre camarade Martial :

"Le pôle-emploi, nouvelle institution né de la fusion ANPE-ASSEDIC, a ouvert ses premières portes le lundi 05/01/09. Issue d’une promesse de campagne de l’actuel chef de l’état, il aura fallu moins de un an et demi pour que se concrétise ce projet. Une réforme rondement menée. A grands coups de communication et d’effets d’annonce. Une réforme comme les apprécie le président de la République.

Pourtant, cette modernisation du service public de l’emploi cache des enjeux stratégiques concernant l’évolution des politiques de l’emploi et de lutte contre le chômage. Quels seront les objectifs assignés à pôle-emploi ? Pour quels types de missions ? Avec quels moyens ? Quelles conséquences pour les usagers du nouvel opérateur ?

En ces temps de crise économique et sociale, des réponses apportées à ces questions dépendent l’idée qui sous-tend l’existence de pôle-emploi : Lutte contre le chômage et pour un emploi de qualité ou machine à broyer du demandeur d’emploi ?

 

 

Avant toute chose, précisons que la volonté de rapprochement entre indemnisation (ASSEDIC) et accompagnement du demandeur d’emploi (ANPE) n’est pas, à priori, mauvaise en soi. Tout dépend de l’idéologie qui la guide. Et cette idéologie, s’est bien sûr celle de la droite la plus libérale. Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler les attaques répétées  depuis deux ans maintenant contre le monde du travail : Répression syndicale, remise en cause des 35 heures, travail le dimanche, heures supplémentaires… Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive. Elle permet simplement de mesurer les dangers que recèle la création de pôle-emploi. En effet, loin de favoriser un accompagnement de meilleure qualité, cette fusion entre ASSEDIC et ANPE constitue un outil supplémentaire de soumission au libéralisme. Illustrons nos propos par deux exemples précis.

 

L’offre raisonnable d’emploi (ORE), qui entrera en vigueur en 2009, permettra de faire pression sur les demandeurs d’emploi. En cas de refus de plus de deux offres jugées raisonnable, la sanction de radiation pourra être prononcée. Loin de favoriser l’emploi de qualité, cette mesure servira  à culpabiliser les demandeurs d’emploi et favorisera la signature  de contrats sur des secteurs en fort besoin de main d’œuvre, aux conditions de travail difficiles et aux  niveaux de rémunérations faibles. Cette évolution-régression, transposition directe des systèmes anglo-saxons, n’est pas de nature à créer les conditions de confiance mutuelle nécessaire entre le demandeur d’emploi et son conseiller référent. A contrario, l’ORE ne peut que créer une situation de dominés-dominants. Loin de favoriser la sérénité et l’écoute réciproque, elle placera une épée de Damoclès au-dessus de la tête de millions de personnes déjà fragilisées par la perte de leurs emplois.

 

Ajoutons à ce premier argument, une deuxième réflexion (sur la forme) illustrant la volonté profonde de privatisation du service public de l’emploi. Il suffit de s’intéresser un tant soit peu aux discours tenus par les responsables chargés de mener à bien la fusion. Toutes et tous parlent de clients, d’objectifs, de culture du résultat, de management, de bonnes pratiques… Ces termes, empruntés au secteur privé, montrent clairement  le but à atteindre : Ancrer les valeurs et pratiques de la gestion du secteur privé au cœur du secteur public. Loin de céder à l’improvisation, cette utilisation massive de mots et techniques issus des manuels des écoles de commerce doit se concevoir comme une stratégie de conquête des normes capitaliste au sein du service public.

 

Cependant, et contrairement aux logiques développées plus haut, si cette fusion avait réellement pour but l’amélioration de la visibilité,  de la simplicité et de l’efficacité du service rendu aux usagers, alors pourquoi ne pas tenter l’expérience.

En accord avec l’ensemble des partenaires (syndicats, associations de chômeurs, collectivités territoriales…) il serait possible d’imaginer un service public de l’emploi ambitieux et novateur. La principale mission serait bien sûr l’accompagnement et le retour à un emploi durable, stable et correctement rémunéré. Cet objectif impliquerait nécessairement la révision radicale du système d’indemnisation, de suivi et de formation tel qu’il existe aujourd’hui.

En complément, pourquoi ne pas imaginer des missions de prospections, de centralisation et de diffusion d’informations sur les métiers et évolutions du marché du travail ?

 

Bien sûr, ce rapprochement ne peut se concevoir seul. Sans de profondes transformations du système, alors la philosophie défendue plus haut n’a aucun sens. La lutte pour un emploi de qualité, stable, durable et bien rémunéré passe par des réformes radicales des logiques actuelles. Citons rapidement quelques leviers possibles :

 

1)      Revalorisation des salaires et des minimas sociaux

2)      Politique de relance

3)      Système d’emploi et/ou de formation

4)      Respect-Refonte-Approfondissement du code du travail

5)      Refonte du crédit

 

Toutes ces propositions doivent faire l’objet de débats, de réflexions et d’approfondissements. Néanmoins, l’indispensable rupture avec les politiques menées depuis 20 ans doivent être présente afin de répondre efficacement aux défis de l’époque.

 

En conclusion, nous pouvons donc affirmer que la création de pôle-emploi se place dans une politique concertée et voulue d’accentuation de la pression sur les demandeurs d’emploi.

Sous l’aspect de modernité,  la droite cherche à s’aligner sur les logiques anglaises (job-center) et allemande (agenda 2010) afin de répondre aux exigences de compétitivité imposer par l’Union européenne.

Cette réforme ne peut répondre ni sur le fond, ni sur la forme aux besoins que rencontre les usagers de pôle-emploi. Elle ne répond pas non plus aux exigences légitimes des salariés de cette nouvelle institution en termes de salaires, de conditions et de reconnaissance du travail accompli.

Seule une révision globale porteuse de réformes en profondeur sur les structures et principes des politiques de l’emploi en France peut répondre à la crise qui s’annonce très dure en 2009. La modernisation et l’évolution nécessaire des structures d’accompagnement et d’appui aux privés d’emploi ne peuvent et ne doivent se faire au détriment de la prise en considération des profils et aspirations de chacun(e). La qualité de l’emploi occupé ainsi que les conditions de travail et de salaire doivent être des données intégrantes des missions fixées. Ce n’est qu’à ce prix que nous renouerons avec la justice sociale et le développement économique."

 

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27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 23:14
 Depuis le 12 janvier, les facteurs de Boulogne-Billancourt sont en grève pour protester contre la mise en place du projet "Facteur d'avenir" :
 
 
Sur Boulogne-Billancourt, ce projet se traduirait par la suppression d'une douzaine de tournées sur 86, selon le blog des élus de l'opposition de  la ville.Soutenons donc nos facteurs, qui se battent depuis près de trois semaines pour un véritable service publique de La Poste. 
 
 Dimanche dernier,  lors d'une réunion de section, nous avons réunis près de 167 euros pour les facteurs grévistes, et nous invitons tous les habitants de Boulogne-Billancourt à  créer de tels caisses de solidarité pour les facteurs qui défendent notre droit   à recevoir du courrier.
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